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3. Cultiver le dialogue sur le territoir 3. Cultiver le dialogue sur le territoire

En signant une charte de coexistence en 2012, multiplicateurs, agriculteurs bio et apiculteurs s'engagent à favoriser les synergies.

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« Sans abeilles, pas de fruits ou des fruits de petits calibres et pauvres en sucre », plaide Yves Guilbert, producteur sur 10 ha de pommes, pruniers, cerisiers et cognassiers en lisière de forêt landaise. « Agriculteurs bio, apiculteurs et multiplicateurs de semences ont besoin des uns et des autres pour mener leurs activités, soutient fermement Bertrand Auzeral, apiculteur professionnel qui veille avec soin sur ses 400 ruches. Mais leurs pratiques se heurtent souvent. » La contamination pollinique peut venir perturber les activités de multiplication de semences et les traitements phytosanitaires peuvent impacter les colonies d'abeilles et les productions en bio. « C'est la sécurisation d'un revenu et d'un savoir-faire qui est alors en jeu », relève Christian Crouzet, multiplicateur de semences potagères pour Biau Germe. Ainsi, « chaque signataire de la charte de coexistence s'engage à mettre en place certaines actions favorables aux activités de son voisin ». Dégager des emplacements pour les ruches accessibles en voiture ou en camion, engager le dialogue avant d'installer ses ruches chez un agriculteur sont autant d'initiatives positives.

DÉCLOISONNER LES FILIÈRES

La réalisation d'une cartographie du territoire est actuellement en cours afin de recenser les différentes parcelles agricoles et les ruches et ainsi identifier les zones sensibles. Outil d'aide à la décision, c'est aussi un support de dialogue. « Echanger permet de lever les incompréhensions sur le travail de l'autre et de régler certains problèmes », souligne Bertrand Auzeral. Car c'est la méconnaissance des pratiques de l'autre qui inquiète.

Les journées de rencontres « bouts de champs » offrent un cadre propice au dialogue. En outre, « la problématique de la pollinisation est maintenant intégrée dans les différents référentiels de formation. Le BTS Agromomie productions végétales du lycée agricole de Sainte-Livrade propose un module de 40 heures sur l'importance et le rôle des pollinisateurs dans les systèmes agraires », commente Patrick Golfier, enseignant en écologie. Par ailleurs, le conseil général, aussi signataire de la charte, a renforcé ses subventions au fonctionnement des filières agricoles en étendant notamment les aides à la plantation de haies. L'objectif à terme est d'élargir la charte aux autres productions, notamment aux grandes cultures. Une démarche innovante qui devrait essaimer ses graines sur d'autres territoires !

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